Nuit = Ennui... Are you shure? {PV Carlee}

Are you ready?
{Nick Todd Comdhen & Carlee A.Pharell}

Nuit rime avec ennui ? parfois hélas… Oui. Il était extrêmement improbable de trouver Nick sans la moindre compagnie un soir. Et pourtant, ça arrivait. Il suffisait que ses potes soient malades, que sa maîtresse ait autre chose de prévu et que ses autres fuckfriends soient ailleurs ou débordées de travail pour qu’il se retrouve Rémi sans ami. 19 heures, le soleil commençait à piquer du nez et vomissait ses rayons rouge sang sur la surface vibrante de l’eau. C’est bien… C’est beau… Mais il en fallait généralement plus pour satisfaire Nick question paysage. Et puis de toute façon, rien n’était plus beau que le corps nu d’une jolie femme. C’était ainsi et personne n’allait lui rétorquer le contraire. Avançant sur les quais tel un fantôme, le dandy croisait des ombres qu’il se refusait à reconnaître… Des gens qui parlaient à leur téléphone portable, ou qui semblaient aliénés à l’écoute de leur IPOD. Lui n’en n’avait pas… Pas parce qu’il manquait d’argent, sûrement pas même ! Ses parents lui donnant tout ce qu’il réclamait en un caprice… Non, juste parce qu’il avait remarqué que cela donnait l’air profondément débile et empêchait toute personne de vous aborder. Or, comme la moitié de ses conquêtes se faisaient par hasard dans un bus ou autre, il ne pouvait pas se permettre de rester enfermer dans un autisme musical. Ainsi donc, il progressait tranquillement vers le centre ville où il pourrait trouver de quoi occuper sa soirée. Vêtu d’un jean d’allure simple (mais vaut mieux pas dire le prix sinon vous allez être verts), une chemise noire sobre et une veste en cuir dont le col lui protéger la nuque des vents glacials du bord de mer. C’est en reprenant des claques de la part de quelques mèches brunes qu’il se rendit compte qu’il serait temps de raccourcir un peu sa tignasse… Mais pas pour ce soir… Traversant une voie piétonne il se dirigea jusqu’au métro et emprunta plusieurs voies avant de parvenir au traiteur chinois chez lequel il venait souvent déjeuner. A l’intérieur il y commanda quelques rouleaux de printemps, de la sale, du porc au caramel et des nouilles sautées… Toujours trop pour lui afin d’en garder dans son frigo.

C’est décidé, ce soir ce serait soirée plateau télé en célibataire endurci qu’il était. A ce même instant, le Don Juan pénétra le vidéo club chez lequel il venait au moins une fois par semaine et salua le vieil homme rondouillard d’un geste de la main accompagné d’un sourire. Cet homme avait connu la guerre, et sa famille entière s’était faite massacrée par les Russes en début 42. Aujourd’hui il vivait tranquillement avec sa femme tandis que ses 4 enfants faisaient leurs études en Europe. Mais passons, ce n’était pas là le problème de notre dandy qui commença par parcourir le rayon « horreur/épouvante » . Manque de bol, il les avait déjà tous vu. Lui, friand de ce genre de film, et toujours en train d’en dénicher à droite et à gauche… Tant pis… Il se pointa ensuite vers les comédies romantiques, mais fit immédiatement demi-tour en y remarquant les niaiseries pas possibles. Comment pouvait)on regarder ces trucs ? Bon… Et les thrillers ? Bon allez, il était temps de choisir : Au final, Nick se ramena vers le comptoir avec deux films sous la main « Princesse Mononoke » et « Harvey Milk ». Il allait sortit son billet de sa poche lorsqu’un parfum particulier attira son attention. Un parfum qu’il connaissait et qu’il avait déjà sentit sur une femme auparavant. Avant de tourner son visage afin d’identifier cette personne, il tenta de la retrouver dans sa mémoire… Mais n’y parvint pas. Cédant à la tentation il fit volte-face et découvrit… Carlee ?! Cette… Cette fille qui l’avait ramassée en train de cuver dans des poubelles et recueillit chez elle jusqu’à ce qu’il daigne ouvrir les yeux.. Au final, ils avaient couché ensemble puis s’étaient séparés sans même échanger leurs numéros de téléphones. Cela faisait combien de temps ? 3 mois ? 4 ? Un petit moment déjà, et sincèrement, le dandy pensait ne jamais la revoir dans cette grande ville qu’est Los Angeles.

Déposant le billet dans les mains du vieil homme, il s’imagina alors tout autre projet pour ce soir… Sans pour autant éliminer ni la bouffe et ni les films. Seulement… il n’allait pas être seul. Se hissant silencieusement jusqu’à la jeune femme, il approcha ses lèvres de son oreille et susurra malicieusement :

« Bouh… »

Elle se retourna et il rit, amusé.

« Carlee… A.Pharell me semble-t-il. Tu te souviens de moi ? Le pauvre type que tu as ramassé à la petite cuillère sur le trottoir y’a… Un moment déjà. Dis-moi, tu as des projets pour ce soir ? Non parce que personnellement je m’apprêtais à passer la soirée seul et j’avoue que ça ne m’enchante guère… Tu veux m’accompagner dans ma misère ? » Reprit-il toujours aussi naturellement séducteur et pour le moins… Directe.

Nick avait l’habitude de ne jamais organiser ses soirées. Il vivait heure après heure, et se moquait pas mal des petites choses de la vie qui peuvent vous surprendre. Néanmoins, il ne s’attendait pas tout à fait à une réponse aussi froide venant de la jeune femme alors qu’il venait de l’aborder avec un grand sourire. Il faut dire qu’elle lui avait beaucoup plus lors de leur première et unique rencontre. Drôle, sympa, simple et pas casse pied, ils avaient passé une nuit formidable, avouons-le. Ce doit être pour cette raison qu’il attendait un peu plus d’enthousiasme de sa part. La surprise fut telle qu’il en perdit toute contenance l’espace d’une seconde. Son sourire s’était éteint avant qu’il ne le relève discrètement en feignant l’indifférence. Il n’avait pas pour coutume de se faire envoyer balader comme ça, mais il n’était pas non plus du genre acharné. Un petit pincement à l’estomac le fit réfléchir… Devait-il insister ? Ou simplement la laisser tranquille avant de s’attirer plus d’ennuis ? Dilemme… Il ne voulait vraiment pas être seul. Car chaque fois qu’il l’était… il déprimait à coup sûr. C’était toujours dans ces moments-là qu’il ressentait le besoin de changer, de refaire une autre vie qu’il ne raterait pas en temps que gamin de parents riches et célèbres, habitués aux projecteurs. Or, il n’y avait rien de plus désagréable que d’entrer dans déprimLand. Un moyen d’éviter ça ? Reculer l’échéance en s’occuper l’esprit sans arrêt. D’où la sortie en ville et les deux films loués pour s’assurer d’avoir de quoi mâter avant de piquer du nez sur le canapé.

Lorsqu’elle lui montra les DVD comme preuve qu’elle n’était effectivement pas libre pour lui tout en appuyant son geste par un haussement d’épaules, son interlocuteur sentit presque la moutarde lui monter au nez. Comment pouvait-on préférer passer la nuit à regarder des films à… Lui ? Il était d’une si désagréable compagnie ? Et voilà, de nouvelles questions envahissaient l’esprit torturé du dandy qui, en vérité, n’avait pas tellement confiance en lui derrière cette façade dure et incassable. La toisant un instant, un silence s’imposa dans le petit vidéo club et malgré tout, Nick tentait tant bien que mal de garder un air… Apaisé.

« Oh je vois, sûr qu’il est bien plus intéressant de se taper des DVD plutôt que de nouer contacte avec une personne que l’on a peu de chance de revoir avant la ménaupose. Pardonne ma naïveté, je n’avais pas… Compris. » Rétorqua le jeune homme en lui montrant à son tour les films qu’il venait de louer tout en exagérant son mouvement d’épaules histoire de lui montrer qu’il se moquait d’elle.

Susceptible ? oh que oui… Et pas qu’un peu. N’oubliez pas qu’il vient d’une famille particulièrement riche et donc, qui comblait le moindre de ses désirs avant même qu’il ne réclame une seconde fois. Soulevant sa main libre, il caressa doucement la joue de Carlee avant d’y déposer un chaste baiser puis fit volte-face et salua le vieil homme, l’air enjoué en apparence :

« Bien, je te ramène ça demain matin. Quant à toi – s’adressant à la brunette – Et bien.. Peut-être à un de ces jours. Je penserais à toi en me disant que je n’suis pas le seul à être… Seul ce soir. »

Il accompagna sa phrase par un ton ironique ainsi qu’un sourire à se damner puis passa la porte, furieux de s’être fait envoyer balader à ce pont… Mais surtout déjà mélancolique rien qu’à l’idée des multiples remises en questions qui allaient traverser sa tête d’ici peu.

Elle n’était plus cette fille… Cette fille qui l’avait aidé ce soir là mine de rien. Dommage… Oui, c’est la première chose que pensa Nick lorsqu’elle lui répondit cette petite phrase qui en disait long. Alors elle était casée maintenant ? Et avec qui ? mais en quoi ça le regardait exactement ? De toute façon elle venait de l’envoyer royalement chier alors inutile d’attendre plus longtemps dans ce vidéo club après quelque chose qui ne viendrait pas. C’est ça en fait, elle allait regarder les DVD avec son chéri et lui n’aurait plus qu’à se dire qu’il était bien encire le seul blaireau à ne pas être accompagné ce soir. Tant pis, il trouverait bien un moyen de se divertir. Ah… Il aurait dû emprunter du porno au lieu de louer ces deux trucs… Pour gosse. Néanmoins, il cacha sa déception en affichant ce petit sourire qu’il arborait chaque fois qu’il voulait s’enfuir. Quitter une situation qui ne l’arrangeait pas. Sortant du petit magasin, il n’avait même pas pris la peine de lui dire au revoir en fin de compte, mais juste de se moquer d’elle avant de l’enfoncer. Il doutait qu’elle soit avec quelqu’un, sinon… Pourquoi irait-elle ici ? C’est rare de venir seule choisir un film a moins d’en avoir discuté avec son boyfriend avant. Mais c’est surtout rare – a moins d’en être à sa 5ème année de mariage – de passer sa soirée devant sa télévision avec son copain alors qu’il y a des tas de choses bien plus intéressantes à faire. Bon qu’importe, il n’allait pas se torturer l’esprit 107 ans avec cette fille. N’était-elle pas majeure et vaccinée ? Elle faisait ce qu’elle voulait après tout, et si elle ne voulait pas de lui… Alors soit, il n’allait pas la supplier, c’était contraire à son « règlement intérieur ». Chacun était libre de ses faits et gestes.

Mais alors que le dandy s’apprêtait à changer de trottoir pour rejoindre la station de métro, une petite voix s’emporta dans la ruelle, semblant s’adresser à lui. Fronçant ironiquement les sourcils, Nick se retourna et la laissa s’approcher de lui. Que quelqu’un puisse l’attendre ? A la manière dont elle disait ça, cela voulait clairement dire « non ». C’était comme une exclamation désespérée d’une jeune fille peut-être un peu triste ? L’étudiant l’observa quelques courts instants puis, sur un coup de tête, se pencha en avant et l’embrassa. Un petit baiser, n’allez pas vous imaginez le gros baiser langoureux Italien. Non, juste ses lèvres contre les siennes, en un contact qui ne dura que deux petites secondes. Puis, se redressant, il illumina sa figure d’un sourire plus amical :

« Loin de moi l’idée de t’insulter… Mais tu as raison c’est vrai, je ne pense pas que tu sois attendue. Et j’en suis profondément navré. » Lui dit-il de son ténor savoureux comme stricte vérité.

Aurait-il fait mouche ? En tout cas, il n’était toujours pas dans l’état d’esprit de la forcer à l’accompagner. Surtout pas après le vent qu’il s’était pris, monsieur susceptible. Selon lui, il n’y avait rien de pire que la relation de couple. Des formalités, des formalités et que des formalités. Et attention un,‘faut pas tromper l’autre sinon ça fait des disputes. Tsss… Autant rester célibataire et se taper qui ont veut très franchement. Non mais qu’est-ce que c’était que cette mode de se trimballer à deux ? Juste histoire de se tenir la main pour montrer qu’on est amoureux ? ça, Nick savait le faire, il le faisait déjà au CP.

« Bien maintenant tu m’excuses, j’ai un métro à prendre…. »

Ajouta-t-il en regardant sa montre.
Il fit quelques pas puis s’arrêta et reprit :

« Ah oui… Au fait. »

Il revint vers elle rapidement, entoura sa nuque de son bras et l’embrassa une seconde fois, plus fougueusement cette fois, et la libéra presque aussitôt en riant :

« Maintenant, que tu m’accompagnes ou pas, tu devras rendre des comptes à ton… Petit ami. Ça ne se fait pas de se laisser embrasser par des inconnus… Il paraît. »

Et le voilà repartit vers sa station… Sans grande conviction néanmoins.