Nolan P. Richardson •• what else ?

[ Enfin fini ! X) Désolé, je n'avais plus de places en haut ! Sinon, merci beaucoup pour l'accueil ! ]

« Le temps est enfin venu que je vous raconte mon histoire. Comme toutes celles des autres personnes, elle est faite de hauts et de bas. Pour ma part, je ne suis pas une personne à plaindre, j’ai eu globalement une belle vie. Je n’ai que vingt-deux ans alors, raconter ma vie va être rapide, sans compter sur le fait qu’elle a également été simple et pas si remplie que ça ! Ce n’est pas non plus pour autant que j’aime en parler. Je n’ai jamais eu comme passion de parler de moi ... Quoique ? Mais quand il faut, il faut ! Tout commence donc un certain 30 janvier, il y a de ça vingt-deux longues années ...

- « HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! »

Alors que ma mère essayait vainement de faire éclater les tympans de son obstétricien, je semblais m’impatienter dans le ventre de ma mère. Il faut bien le dire, neuf mois dans un espace aussi réduit, on est content d’en sortir ! Tiens, c’est peut-être d’ailleurs de là que je tiens ma claustrophobie ! Bref, une petite dizaine de minutes plus tard, un grand hôpital de Philadelphie vu naître un beau petit bébé. En d’autres termes, moi ! Ma mère, à cette époque, allait sur ses vingt-six ans et paniquait un peu à l’idée d’avoir encore un enfant, surtout avec son poste d’infirmière qui lui prenait énormément de temps.

- « Il s’appellera Nolan, comme son grand-père ... »

Quoi de plus ringard ? Beurk, j’y crois pas ! Je m’appelle comme mon grand père ? Ah bah, je me comprends, maintenant ! Enfin, je veux dire que je comprends la raison pour laquelle je buvais trop, au collège ! Oups, non, là, on a un petit peu trop avancé dans le temps ! Revenons un peu en arrière ... Ma petite maman pleurait, en me tenant dans ses bras fatigués. Ses enfants étaient ses bijoux. Nous ne roulions pas sur l’or alors, ses enfants remplaçaient toutes les pierres précieuses qu’elle ne pouvait pas acheter. Pour mon père, c’était à peu près la même chose, bien qu’il n’ait pas le même instinct en tant que parent. Lui n’avait pas sauté au plafond le jour où sa femme lui avait annoncé qu’elle était enceinte. La première fois, voila trois ans déjà. Car non, je ne suis pas fils unique. Le jour de ma naissance, je n’avais qu’un grand frère, de trois ans mon aîné, un certain Dean.
Mon père travaille, depuis toujours s’il on peut dire, comme mécanicien dans un petit garage de la grande ville américaine. C’est quasiment dans cet atelier que nous avons grandi, entre les clés et les pneus. »



« J’étais né, pas dans les meilleures conditions possibles mais, j’étais là, sur Terre, mes yeux bleus grands ouverts et mon visage déjà éclairé d’un joli sourire. A l’époque, la seule chose dont je me préoccupais, c’était de savoir quand j’allais pouvoir avoir mon lait, pas vraiment de la grosseur du compte en banque de ma toute nouvelle famille. A cette époque, je n’en avais rien à faire de leur argent, je ne voulais que leur amour, leur attention ...
A la réflexion, j’ai eu une jolie enfance. Je me suis amusé, j’ai eu presque tout ce dont j’avais besoin, sauf peut-être d’un peu plus d’argent. La vie aurait sans doute été beaucoup plus facile ... Si le compte en banque de la famille avait été un peu plus fourni. Cela dit, je ne pourrais jamais en vouloir à mes parents. Ils se démenaient tous les jours pour nous ramener à manger et ça, c’est déjà beaucoup.
J’avais cinq ans et Dean huit quand la famille s’est agrandie à nouveau. Encore un garçon ! Ma mère, tout comme nous autres, les hommes de la famille, avions espéré voir une petite bouille de princesse sortir du ventre de ma mère. Eh bien non, c’était loupé ! Mais, c’était quand même génial ! Je n’ai que très peu de souvenir de la naissance de Liam, encore trop jeune à l’époque. Mais, je sais que nous étions heureux de cette naissance. Tous sans exception ! Cela dit, mes parents allaient devoir continuer de se tuer à la tâche ...
Je ne peux parler de mon enfance sans évoquer la musique, une passion que j’ai depuis tout petit. C’est à huit ans que j’ai eu ma première et ma seule guitare, à mon anniversaire. Je m’en souviens comme si c’était hier. Mes parents avaient l’air surexcités alors qu’ils m’observaient déballer mon unique cadeau. Un des plus beaux jours de ma vie, j’imagine. »




« J’ai grandi, comme tout le monde, ou presque, et je suis devenu un ado. Cette période de ma vie a été la période la plus géniale et la plus difficile de ma vie. Comme la plupart des gens, j’imagine ! Les premiers amours, les premières emmerdes avec les parents, l’école, le sport, ma musique ... Au début, j’ai toujours été plutôt sage, d’une nature calme et assez studieuse, même si j’étais toujours aussi accro au foot et à la musique. D’ailleurs, ce sport nous rapprochait moi, Dean et Liam. Nous étions les meilleurs amis et frères au monde.
Et puis, j’ai grandi. Avec l’âge sont arrivés tous les excès. Les fêtes, les filles, quelques conneries, de la drogue parfois. C’était le lycée. Niveau scolaire, je me débrouillais sans l’élève le plus sérieux du monde. Les profs ne se gênaient pas pour le signaler à mes parents. Je les entends encore, aux réunions parents-profs :

- « Il a des bonnes notes, pourtant. Je ne comprends pas.
- Oui ... Mais, madame Richardson, comprenez-moi bien ... Nolan est un garçon distrait, dissipé. Il pourrait, s’il y mettait un peu du sien, faire de grandes études, avoir un avenir brillant. »

Je n’en voulais pas de leurs grandes études. Mes professeurs me voyaient en médecine, ou en droit. A croire qu’il n’y avait que ça de correct ! Moi, je savais, presque depuis ma naissance, ce que je voulais faire, et étudier. La musique ! Ma mère le savait et c’est elle qui m’encourageait le plus fermement à faire de mes rêves une réalité. Il n’y avait qu’elle pour me faire croire des choses pareilles !
J’avais seize ans quand nous avons appris que ma mère était malade, condamnée. J’avais la haine contre le monde entier, à l’exception de ma famille, bien sûr. Son état s’est rapidement dégradé. Elle a du arrêter de travailler. J’ai cru que mon père allait s’évanouir le jour où il a du nous demander de prendre un boulot, à moi et à Dean. A l’époque, Liam était encore trop jeune. Mais, le seul salaire de mon père ne suffirait jamais à nous faire vivre, tous, et à payer le traitement de ma mère. C’est comme ça que je suis devenu barman, après avoir livré des journaux, promener des chiens et tout ce qui s’en suit. Un mois plus tard, pour arrondir un peu mon maigre salaire, je faisais de la musique dans le bar où je travaillais. C’était sans compter sur la petite monnaie que je réussissais à dégoter en jouant dans le métro.
Pendant près d’un an, la vie est passée, tantôt dure, tantôt belle. Le 2 novembre, voila cinq ans, nous n’étions brutalement plus que quatre. C’était un jour banal, comme tous les autres, un jeudi. A vingt-deux heures, je rentrais chez moi avec Dean, les doigts fatigués par trop de guitare. Mon frère passait souvent me prendre le soir et quand je finissais plus tôt, nous filions à la salle de sport. Ce soir-là, j’avais eu plus de boulot qu’à l’habitude, nous n’avions pas le temps. J’ai appelé dans toute la maison, ne trouvant personne dans le salon. Mon père a surgi, derrière lui son plus jeune fils. Son visage était blanc, malade, ses yeux rouges et sa voix, quand il me parla, incroyablement rauque.

- « C’est fini, les garçons. C’est fini. »

Dean a baissé la tête, d’un coup, et son visage s’est recouvert d’un lourd voile de tristesse. Je ne l’ai pas regardé. Moi, je n’avais pas compris.

- « Papa ? Qu’est-ce qui est finit ? »

Ma voix s’est brisée quand j’ai compris. Je n’ai pas repris la parole. Je n’ai plus rouvert la bouche pendant deux jours, jusqu’à l’enterrement. Toute la nuit, nous sommes restés éveillés, dans la salle d’attente de l’hôpital. Nous n’attendions plus rien mais, nous résoudre à partir aurait été encore plus dur ...
Ma mère n’était plus là, nous nous soulagions en nous disant que maintenant, elle ne souffrait plus. Nous, en revanche, nous étions brisés. »



« Le jour où la lettre qui confirmait mon admission à l’université de Los Angeles est arrivée dans notre boîte aux lettres rouillée, s’est avéré être un des jours les plus difficiles de ma vie. Pour comprendre la raison, il fallait revenir quelques mois en arrière. J’avais dix-sept ans et nous venions de déménager de la maison où moi, mon père, Dean et Liam avions vécu avec ma mère. En faisant les cartons, j’avais retrouvé cette lettre, encore fermée. Curieux, je l’avais ouvert. C’était une lettre de la Southern University, un formulaire d’inscription. En me plongeant un peu plus dans la lecture, je comprenais que c’était pour moi. C’est ce jour-là que j’ai vraiment décidé de ce que j’allais faire de ma vie. Je serais musicien, pour ma mère. Et l’année de mes dix-sept ans, j’ai fais une demande pour entrer dans cette même école.
Aujourd’hui, j’ai vingt-deux ans et j’y suis. J’étudie la musique en troisième année, je suis capitaine de l’équipe de football et je suis entouré de gens que j’adore. Je n’aurais pas pu demander plus ... J’ai eu ma revanche. »